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Page:Taxil, Révélations complètes sur la franc-maçonnerie, Les frères Trois-Points, 1886, tome 2.djvu/432

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près de la première réunion publique légale pour former le comité électoral de la section.

L’Officiel paraît, déclarant la période électorale ouverte. Tous les Maçons du quartier assistent, — c’est obligatoire, — à la première réunion publique de la section. La discussion s’engage ; aucun programme n’est défini, puisque c’est la première réunion, et, à l’issue de la séance, les électeurs élisent leur comité sectionnaire pour élaborer le programme, s’unir aux comités des autres sections et choisir avec eux les candidats communs. À ce moment, on le reconnaîtra, cinquante ou soixante personnes, liées par une entente préalable que nul ne peut soupçonner, exercent une influence décisive sur une assemblée de mille ou douze cents électeurs. Qui s’imaginerait que tels ou tels républicains, que soixante voix s’égosillent à proposer à la réunion et qui sont connus, non pour Maçons, mais pour démocrates avérés, sont imposés par une société secrète ? Personne, certes, ne songe à se faire cette réflexion ; il ne s’agit, en définitive, que d’un comité local à former ; nul ne sait que dans la salle d’à-côté, dans la section voisine, la même comédie se joue ; aucun électeur n’aperçoit le traquenard, et dans toutes les sections de la commune, du canton ou du département, les candidatures, en apparence insignifiantes, des membres des comités électoraux, aboutissent, conformément aux choix préliminaires de la secte.

Le tour est joué. Maîtresse des comités élus par les réunions publiques, la Maçonnerie tient les élections dans ses mains. Semblable aux prestidigitateurs des fêtes foraines, elle a glissé à l’électeur républicain, mais profane, une carte forcée.

Les comités se concertent alors dans les Loges, et tout se traite avec les Frères qui ont coopéré à leur action frauduleuse. Quand les comités se présentent