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Page:Taxil, Révélations complètes sur la franc-maçonnerie, Les frères Trois-Points, 1886, tome 2.djvu/433

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aux diverses réunions électorales qui les ont élus, ils ne leur apportent, comme noms de candidats municipaux, départementaux ou législatifs, que des noms de candidats Francs-Maçons, sans faire connaître, bien entendu, cette qualité spéciale.

Au nom de la discipline républicaine, que l’on met hautement en avant, les électeurs sont invités à voter pour les candidats, objets des libres choix des mandataires librement élus par les diverses sections.

Et le bon peuple, — c’est-à-dire, en France, quatre millions de votants menés par vingt-six mille intrigants, inconnus de la masse électorale, — donne ses suffrages aux candidats qu’il s’imagine avoir choisis.

Ainsi, le vote véritable est celui qui s’est fait dans l’ombre des Ateliers maçonniques ; la journée du scrutin profane n’a servi qu’à le ratifier.

Devant le public qui n’y voit goutte, tous ces comités de nuances diverses ont eu l’air d’être en désaccord. Division apparente. Les modérés et les radicaux se sont en effet combattus ; mais tous sont réunis sous le même drapeau de la Franc-Maçonnerie. Au parlement, ils chicaneront sur des questions de détail ; qu’importe ? le Suprême Conseil ou le Grand-Orient sera toujours là pour leur imposer sa loi, car c’est de lui en définitive que leurs pouvoirs émanent, et ils ne feront rien contre sa volonté, sachant qu’ils seraient brisés par la puissance occulte au jour du renouvellement de leur mandat.

Ainsi, opportunistes et intransigeants sont autorisés par la secte à développer leurs idées spéciales et à chercher à faire prévaloir leurs tactiques particulières ; seulement, les querelles intestines s’effacent devant l’intérêt général de l’Ordre. Maçons d’abord, ils sont députés du peuple ensuite ; qu’une faction ou l’autre