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Page:Taxil - Confessions d'un ex-libre-penseur - 1887 - Letouzey et Ané - 6e édition.djvu/90

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le candidat le plaçait au-dessous d’un tyran : selon lui, César avait des ambitions, et Marat n’avait que des appétits.

Indigné, j’allai trouver M. Leballeur-Villiers.

— Savez-vous ce qui arrive ? lui criai-je. Il est joli, le candidat Gambetta que nous ont expédié les comités de Paris ! On affiche en ce moment une proclamation de lui dans laquelle il traite les révolutionnaires de démagogues.

Et je lui récitai l’affiche.

— Que pensez-vous de cela, monsieur Leballeur ? demandai-je. Je crois, moi, que ce Gambetta nous trahit. Malgré ses apparences républicaines, il m’a tout l’air d’un clérical.

M. Leballeur-Villiers me calma. Ce n’était pas qu’il approuvât Gambetta, oh non ! Mais le candidat était en quelque sorte imposé par les circonstances : le procès de la souscription Baudin l’avait posé en adversaire résolu de l’Empire ; c’était certainement un républicain modéré, un simple girondin ; mais il fallait soutenir sa candidature, quoique à contrecœur.

Cela ne m’allait pas. M. Leballeur-Villiers