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Page:Teleny, or The Reverse of the Medal, t. II.djvu/107

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le bruit des soupirs étouffés, les gémissements de plaisir, le claquement des baisers avides exprimant le désir jamais rassasié de la jeunesse, me faisaient tourner la tête, tandis que mon sang se desséchait à la vue de ces attitudes lascives toujours changeantes, exprimant le paroxysme le plus exaspérant de la débauche, qui tentait de s’apaiser ou d’inventer une sensualité plus palpitante et plus intense, ou qui se rendait malade et s’évanouissait sous l’excès de leurs sensations, tandis que du sperme laiteux et des gouttes de sang rubis pommelaient leurs cuisses nues.

— Cela devait être un spectacle fascinant.

— Oui, mais à ce moment-là, j’avais l’impression d’être dans une jungle où tout ce qui est beau entraîne une mort instantanée, où de magnifiques serpents venimeux se regroupent et ressemblent à des bouquets de fleurs bigarrées, où les douces fleurs sont des puits de poison ardent qui tombent sans cesse.

Ici, de même, tout plaisait à l’œil et glaçait le sang ; ici les stries argentées sur le satin vert foncé, là les tracés argentés sur les feuilles lisses et pruineuses des nénuphars n’étaient que la trace visqueuse, ici de