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Page:Teleny, or The Reverse of the Medal, t. II.djvu/106

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car vous deviez vous arroser les uns les autres avec frénésie là-haut.

— Le cadre valait bien la peinture, car, comme je le disais tout à l’heure, le studio était un musée d’art obscène digne de Sodome ou de Babylone. Peintures, statues, bronzes, moulages en plâtre, chefs-d’œuvre de l’art papou ou de la création priapéenne, émergeaient au milieu de soies aux teintes profondes et d’une douceur veloutée, au milieu de cristaux étincelants, d’émaux semblables à des pierres précieuses, de porcelaines dorées ou de majoliques opalines, assorties de yataghans et de sabres turcs, avec des poignées et des fourreaux en filigrane d’or et d’argent, le tout constellé de corail et de turquoise, ou d’autres pierres précieuses plus étincelantes encore.

D’immenses jarres chinoises jaillissaient de coûteuses fougères, de délicats palmiers indiens, des plantes grimpantes et parasites, avec, dans des vases de Sèvres, des fleurs vénéneuses des forêts américaines et des herbes plumeuses du Nil ; tandis que d’en haut, à tout moment, une pluie de roses rouges et roses épanouies tombait, mêlant leur parfum enivrant à celui de l’attar qui montait en nuages blancs des encensoirs et des chauffe-plats d’argent.

Le parfum de cette atmosphère surchauffée,