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Page:Teleny, or The Reverse of the Medal, t. II.djvu/158

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L’oubli n’a pas suivi, mais sommes restâmes dans un état de torpeur, sans voix, oubliant tout sauf l’amour que nous nous portions l’un à l’autre, inconscients de tout sauf du plaisir de sentir nos corps respectifs, qui semblaient pourtant avoir perdu leur propre individualité, mélangés et confondus comme ils l’étaient ensemble. Apparemment, nous n’avions plus qu’une tête et qu’un cœur, car ils battaient à l’unisson, et les mêmes pensées vagues flottaient dans nos deux cerveaux.

Pourquoi Jéhovah ne nous a-t-il pas frappés à mort à ce moment-là ? Ne l’avions-nous pas assez provoqué ? Comment se fait-il que le Dieu jaloux n’ait pas été envieux de notre bonheur ? Pourquoi n’a-t-il pas lancé sur nous l’une de ses foudres vengeresses et ne nous a-t-il pas anéantis ?

— Quoi ! et vous auriez été précipités tous deux en Enfer ?

— Bien, et alors ? L’Enfer, bien sûr, n’est pas l’excelsior, ni un lieu de fausses aspirations après un idéal inaccessible, d’espoirs fallacieux et de déceptions amères. Ne prétendant jamais être ce que nous ne sommes pas, nous y trouverons le vrai contentement de l’esprit, et nos corps pourront développer