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Page:Teleny, or The Reverse of the Medal, t. II.djvu/22

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J’entendis un léger murmure parmi les spectateurs, et en m’éloignant je vis du coin de l’œil son regard blessé, son teint qui s’altérait, et son expression d’orgueil blessé. Bien qu’impulsif, il s’inclina avec résignation, comme pour dire : « Qu’il en soit ainsi », et il retourna vers Briancourt, dont le visage rayonnait de satisfaction.

Briancourt dit : « Il a toujours été un goujat, un commerçant, un parvenu[trad 1] orgueilleux ! » juste assez fort pour que les mots parviennent à mon oreille. « Ne vous occupez pas de lui. »

« Non », ajouta Teleny d’un air songeur, « c’est moi qui suis à blâmer, pas lui. »

Il était loin de se douter que c'était avec un cœur meurtri que je quittais la pièce, désirant à chaque pas revenir en arrière, jeter mes bras autour de son cou devant tout le monde et implorer son pardon.

J’hésitai un instant à aller lui tendre la main ou non. Hélas ! cédons-nous souvent aux chaudes impulsions du cœur ? Ne sommes-nous pas, au contraire, toujours guidés par les conseils du cerveau calculateur, troublé par la conscience, et froid comme de l’argile ?

  1. Note de Wikisource. En français dans le texte.