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Page:Teleny, or The Reverse of the Medal, t. II.djvu/35

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brume, Teleny, tel un ange de lumière vaporeux, semblait me regarder tranquillement de ses yeux profonds, tristes et pensifs ; en bas, les eaux tumultueuses avaient pour moi la voix douce et attirante d’une sirène.

Je sentis mon cerveau vaciller. Je perdais la raison. Je maudissais ce beau monde qui est le nôtre, ce paradis que l’homme transforma en enfer. Je maudissais notre société bornée, qui ne se nourrit que d’hypocrisie. Je maudissais notre religion néfaste, qui met son veto sur tous les plaisirs des sens.

J’étais déjà en train d’escalader le parapet, décidé à chercher l’oubli dans ces eaux stygiennes, quand deux bras puissants m’étreignirent et me retinrent.

— C’était Teleny ?

— C’était le cas.

« Camille, mon amour, mon âme, êtes-vous fou ?  dit-il d’une voix étouffée et haletante.

Rêvais-je, était-ce lui ? Teleny ? Était-il mon ange gardien ou un démon tentateur ? Étais-je devenu fou ?

Toutes ces pensées se chassaient l’une l’autre et