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Page:Teleny, or The Reverse of the Medal, t. II.djvu/37

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temps, sentant mes forces décliner lentement, ne laissant qu’assez de vitalité pour savoir que j’étais encore vivant.

Tout d’un coup, je ressentis une secousse puissante de la tête aux pieds ; il y eut un reflux du cœur au cerveau. Chaque nerf de mon corps était parcouru de picotements ; toute ma peau semblait piquée de pointes d’aiguilles acérées. Nos bouches qui s’étaient retirées s’accrochaient à nouveau l’une à l’autre avec un désir nouvellement réveillé. Nos lèvres, cherchaient clairement à se coller ensemble, pressées et frottées avec une telle force passionnée que le sang commença à suinter d’elles, non, il semblait que ce fluide, jaillissant de nos deux cœurs, était déterminé à se mêler pour célébrer en ce moment propice les vieux rites hyménéaux des nations : le mariage de deux corps, non par la communion du vin symbolique, mais du sang lui-même.

Nous restâmes ainsi quelque temps dans un état de délire accablant, ressentant à chaque instant un plaisir plus vif et plus fou dans les baisers de l’autre, qui nous poussaient à la folie en augmentant cette chaleur qu’ils ne pouvaient