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Page:Teleny, or The Reverse of the Medal, t. II.djvu/38

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apaiser, et en stimulant cette faim qu’ils ne pouvaient calmer.

La quintessence même de l’amour était dans ces baisers. Tout ce qu’il y avait d’excellent en nous, l’essentiel de nos êtres, montait et s’évaporait à partir de nos lèvres comme les vapeurs d’un fluide éthéré, enivrant, ambrosien.

La nature, feutrée et silencieuse, semblait retenir son souffle pour nous regarder, car une telle extase de félicité avait rarement, voire jamais, été ressentie ici-bas. J’étais subjugué, prostré, brisé. La terre tournait autour de moi, s’enfonçait sous mes pieds. Je n’avais plus la force de me tenir debout. Je me sentais malade et prêt de défaillir. Étais-je en train de mourir ? Si c’était le cas, la mort devait être le moment le plus heureux de notre vie, car une joie aussi intense ne pourrait plus jamais être ressentie.

Combien de temps suis-je resté sans connaissance ? Je ne saurais le dire. Tout ce que je sais, c’est que je me réveillai au milieu d’un tourbillon, en entendant le bruit des eaux autour de moi. Peu à peu, je repris conscience. J’essayai de me libérer de son emprise.

« Laisse-moi ! Laisse-moi tranquille ! Pourquoi ne m’as-tu