Aller au contenu

Page:Teleny, or The Reverse of the Medal, t. II.djvu/40

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
32

La vision d’Antinoüs telle que je l’avais vue la première fois qu’il avait joué m’apparut.

Il noua l’écharpe autour de sa taille et s’apprêtait à la passer autour de moi.

« Viens. »

Le sort en était jeté. Je n’avais pas le droit d’accepter un tel sacrifice de sa part.

« Non », dis-je, « vivons. »

« Vivre », ajouta-t-il, « et après ? »

Il ne parla pas pendant quelques instants, comme s’il attendait une réponse à cette question qui n’avait pas été formulée avec des mots. En réponse à son appel muet, je tendis les mains vers lui. Lui, comme s’il avait peur que je lui échappe, me serra fort avec toute la force d’un désir irrépressible.

« Je t’aime », murmura-t-il, « je t’aime à la folie, Je ne peux plus vivre sans toi. »

« Moi non plus », dis-je faiblement, « j’ai lutté en vain contre ma passion, et maintenant je lui cède, non pas avec douceur, mais avec ardeur, avec joie. Je suis à toi, Teleny ! Heureux d’être à toi, à toi pour toujours et à toi seul ! »

Pour toute réponse, il y eut un cri rauque étouffé