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Page:Teleny, or The Reverse of the Medal, t. II.djvu/41

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provenant du plus profond de sa poitrine ; ses yeux s’illuminèrent d’un éclair de feu ; son désir s’éleva jusqu’à la rage ; c’était celui de la bête sauvage saisissant sa proie ; celui du mâle solitaire trouvant enfin une compagne. Mais son désir intense était plus que cela ; c’était aussi une âme qui s’élançait à la rencontre d’une autre âme. C’était un désir des sens et une folle ivresse du cerveau.

Ce feu brûlant et inextinguible qui consumait nos corps pouvait-il être qualifié de luxure ? Nous nous accrochions l’un à l’autre avec autant d’avidité que le fait un animal affamé lorsqu’il s’accroche à la nourriture qu’il dévore ; et tandis que nous nous embrassions avec une avidité toujours croissante, mes doigts palpaient ses cheveux bouclés ou caressaient la peau douce de son cou. Nos jambes étant serrées l’une contre l’autre, son phallus, en forte érection, se frottait contre le mien, non moins rigide et dur. Cependant, nous changions constamment de position, de manière à ce que chaque partie de nos corps soit en contact aussi étroit que possible ; et ainsi, en nous sentant, en nous serrant, en nous étreignant, en nous embrassant et en nous mordant l’un l’autre, nous devions ressembler, sur ce pont au milieu du brouillard qui s’épaississait, à deux âmes damnées souffrant d’un tourment éternel.