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Page:Teleny, or The Reverse of the Medal, t. II.djvu/48

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était trop puissant pour qu’on puisse le réfréner plus longtemps, il dit : « Allons, pourquoi devrions-nous nous attarder plus longtemps et perdre un temps précieux ici, dans l’obscurité et le froid ? »

« Est-ce la nuit et fait-il froid ? » fut ma réponse.

Il m’embrassa tendrement.

« Dans l’obscurité, tu es ma lumière ; dans le froid, tu es mon feu ; les terres gelées du pôle seraient un jardin d’Éden pour moi, si tu étais là », poursuivis-je.

Nous montâmes ensuite à tâtons dans l’obscurité, car je ne lui permis pas d’allumer une allumette de cire. J’avançais donc en trébuchant contre lui, non pas parce que je ne voyais rien, mais parce que j’étais enivré d’un désir fou comme un homme ivre l’est de vin.

Nous fûmes bientôt dans son appartement. Lorsque nous nous sommes retrouvés dans la petite antichambre faiblement éclairée, il ouvrit les bras et les tendit vers moi.

« Bienvenue ! » dit-il. « Que cette maison soit toujours la tienne. » Puis il ajouta, à voix basse, dans cette langue inconnue et musicale : « Mon corps a faim de toi, âme de mon âme, vie de ma vie. »