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Page:Teleny, or The Reverse of the Medal, t. II.djvu/79

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dans la nuit éternelle.

— Et votre mère ?

— Elle s’aperçut qu’un grand changement était advenu en moi. Désormais, loin d’être grincheux et déprimé, comme une vieille fille qui ne peut trouver le repos nulle part, j’étais placide et de bonne humeur. Elle attribua cependant ce changement aux toniques que je prenais, sans se douter de leur véritable nature. Plus tard, elle pensa que je devais avoir une liaison[trad 1] quelconque, mais elle ne se mêla pas de mes affaires intimes ; elle savait que le moment était venu de jeter ma gourme[ws 1], et elle me laissa une totale liberté d’action.

— Eh bien, vous avez eu de la chance.

— Oui, mais le bonheur parfait ne peut durer longtemps. L’enfer s’ouvre au seuil du paradis, et un pas nous fait passer de la lumière éthérée aux ténèbres de l’Érèbe. C’est ce qui s’est passé pour moi au cours de cette vie en dents de scie. Quinze jours après cette nuit mémorable d’anxiété insupportable et de plaisir exaltant, je me réveillai en pleine félicité pour me retrouver dans la misère la plus totale.

Un matin, alors que j’allais prendre mon petit-déjeuner,

  1. Note de Wikisource. En français dans le texte.
  1. Note de Wikisource. Pour la traduction de “sowing my wild oats” cf. expressio.fr.