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Page:Teleny, or The Reverse of the Medal, t. II.djvu/83

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« Qu’est-ce qu’il fait ? » dit la mère imprudente.

« Il fait des prouts », répondit innocemment le garnement, d’un ton aigu suffisamment puissant pour être entendu de tous le monde dans la pièce.

Pouvez-vous imaginer les sentiments de la mère, ou ceux de la femme, lorsque, quelques instants plus tard, son mari est entré dans la pièce ? Le pauvre homme m’a dit qu’il se considérait presque comme un homme marqué au fer, quand sa femme rougissante lui raconta l’indiscrétion de son enfant. Mais avait-il commis un crime ?

Qui est l’homme qui, au moins une fois dans sa vie, n’a pas éprouvé une parfaite satisfaction à faire un vent, ou, comme l’enfant l’exprima par onomatopée, à faire un “prout” ? Qu’y a-t-il donc de honteux, qui ne soit pas un crime contre la nature ?

Le fait est que de nos jours nous tournons autour du pot, nous sommes si corsetés, que Madame Eglantine[ws 1], qui “mangeait de la viande à pleines dents”, serait considérée, malgré ses bonnes manières, comme quelque chose de pire qu’une servante de chenil. Nous sommes devenus si pudibonds

  1. Note de Wikisource. Personnage des contes de Canterbury de Geoffreoy Chaucer, prologue.