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Page:Tharaud - Dingley.djvu/50

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on ne voyait plus, à cette heure, que des crêtes d’argent paraissant et disparaissant sur une masse noire et mouvante. Et rien, plus rien de l’Angleterre, que le navire qui les emportait.


Une fois encore, avec joie, Dingley sentait frémir les fortes machines enfermées dans les profondeurs du navire, ces fortes machines qu’il aimait tant. Leur grondement puissant et sourd, la solitude de la mer, la vive allure du bateau, l’agitation de ce point surpeuplé dans l’immense étendue, l’entraînaient toujours au rêve. Son imagination prenait naturellement son vol dans le mouvement et le bruit. Quand il n’était encore qu’un débutant de lettres, il avait loué une chambre dans une des rues les plus passantes du Strand, pour entendre le fracas des omnibus roulant sur le pavé. En Tyrol, il s’était installé dans une auberge, près d’une scierie dont le ronflement se mêlait à l’égouttis d’une roue de moulin. Au Caire, il payait un griot soudanais, amené comme captif par les troupes