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Page:Theuriet - Lilia, 1897.djvu/33

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garde. Il faisait précisément clair de lune et ma rancune contre ce mystérieux et subtil maraudeur me tenait éveillé comme un écureuil. Je m’étais perché dans l’un de nos plus gros cerisiers et j’avais entendu minuit sonner sans rien apercevoir, lorsque, tout à coup, dans la direction du lac, je vis remuer l’herbe haute et je distinguai un énorme serpent qui rampait dans la prée. Il était bien long de quatre aunes et le milieu de son corps avait la grosseur d’un jeune noyer, ses yeux jetaient des feux pareils à ceux d’une émeraude. Je ne bougeai pas, mais au moment où il s’enroulait déjà