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Page:Theuriet - Lilia, 1897.djvu/51

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vais mourir ce soir… Voilà dix ans que notre ville est au pouvoir d’une bête féroce à laquelle le roi mon père est lui-même forcé d’obéir… Chaque année, à cette époque, on est obligé de livrer au monstre une fille de vingt ans ; c’est aujourd’hui mon tour, et sur cette place que tu aperçois d’ici, la bête doit me dévorer avant la nuit.

— Toi, mourir !… protesta Mauricet, non, je ne le souffrirai pas !… Je t’aime et je te jure que la bête ne te mangera point ; j’y mettrai bon ordre !

— Cher fou, comment t’y prendras-tu ?

— C’est mon affaire…