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Page:Thevet - La France antarctique - Gaffarel, 1878.djvu/18

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Venise, et commença une longue série de pérégrinations, qu’il a racontées dans le premier de ses ouvrages, la Cosmographie du Levant, et sur lesquelles il est revenu plus tard dans sa Cosmographie universelle. Nous n’essaierons pas de le suivre dans ses marches et contre-marches. Aussi bien ses aventures ne furent jamais bien dramatiques. Nous préférons céder la parole à un de ses amis, au poète A. de Baif, qui nous a tracé en quelque sorte son itinéraire[1].

Aux ans plus forts de ta jeunesse
Volant à l’ancienne Grece
Et la terre des vieux Hébrieux,
T’embarquas au port de Venise,
Et commenças ta belle emprise
De veoir les hommes et les lieux.

Tu vis l’isle où de Diomède
Les compagnons malgré son ède
Furent transmuez en oyseaux.
Tu vis la terre Phéacie
Où les peuples passaient leur vie,
Faisant festins et ieux nouveaux.

De là costoyant la Morée
L’isle à Pelops jadis nommée,
Surgis au bers de Jupiter
Où seiournas neuf lunes pleines,
Puis vas par les eaux Egiènes
Dans Chio deux mois habiter.

  1. Ode insérée dans la préface de la Cosmographie universelle.