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Page:Thevet - La France antarctique - Gaffarel, 1878.djvu/462

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CHAPITRE LXXIV.

De la Floride Peninsule.


Puis qu’en escriuant ce discours auons fait quelque mention de ceste terre appellée Floride[1], encores qu’à nostre retour n’en soyons si près approchez, considéré que nostre chemin ne s’adonnoit à d’escendre totalement si bas, toutefois que nous tirâmes pour prendre le vent d’Est : il semble n’estre impertinent d’en reciter quelque chose, ensemble de la terre de Canada qui luy est voisine, tirant au Septentrion, estans quelques montagnes seulement entre deux. Poursuyuans donc nostre chemin de la hauteur de la mesme Espagne, à dextre pour atteindre nostre Europe, non si tost, ne si droitement que nous le desirions, trouuames la mer assez favorable. Mer marescageuse. Mais, côme de cas fortuit, ie

  1. La Floride comprenait alors non seulement la péninsule qui a gardé ce nom, mais encore à peu près tous les États Unis actuels, ou du moins ce que l’on en connaissait. D’après Garcilaso de la Vega (Histoire de la Floride. § ii), elle a pour limites au sud le golfe du Mexique, à l’est l’Atlantique, à l’ouest le nouveau Mexique ; ses frontières du nord sont encore inconnues.