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LA SIRÈNE DE KERDREN

mobiles, elle dessinait assez bien la forme allongée d’un poisson. La face, encadrée de petites tresses frissonnantes comme des algues, avait de très grands yeux obliques, saillants, faits d’une substance nacrée et d’une espèce d’émeraude ternie. Un terrible sourire relevait les coins de la bouche. Les épaules effacées, les seins petits et pointus, le ventre plat et cette gaine informe des jambes qui s’achevait par une fourche, comme une queue de dauphin, donnaient l’idée de la souplesse agile et fuyante, malgré la rigidité du bois.

Mazurier allait demander à M. de Kerdren qu’elle était l’origine de cette « idole », quand le valet à veste bleue apporta la boite aux pierres.