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Page:Tinayre - Figures dans la nuit.pdf/91

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SOSIPATRA ET LA COURTISANE

semblait… – tu ne me croiras pas ? – presque agréable… Depuis, la force du sortilège s’est accrue. Quand Philométor assiste à mes leçons, je suis assez calme. Lui parti, je sens mon cœur qui s’agite dans mon sein, comme pour le suivre ou le rejoindre. Ce n’est plus un plaisir, c’est une douleur. Vainement, j’en ai cherché la cause et j’avais fait toutes les hypothèses – sauf celle-ci : mon cousin Philométor est un magicien. Tout s’explique. Je me sens déjà bien soulagée, car il suffit, n’est-ce pas, d’opposer le semblable au semblable, et l’enchantement à l’enchantement ?

EUSTOKHIE.

Ô Mélitta ! Ton aïeule était-elle véritablement ensorcelée ?

MÉLITTA.

Tu en jugeras toi-même, tout à l’heure.

Maxime n’en douta pas et sa colère fut violente :

– Oui, dit-il, oui, chère Sosipatra, il faut employer toute notre science à connaître les conjurations et les rites particuliers par quoi ce misérable t’ensorcelle. Il a dû les apprendre au cours de ses voyages. Sont-ils