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Page:Tinayre - La Rancon.djvu/133

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baiser qui les enivra d’une ivresse confuse comme la nuit, infinie comme elle, qu’un même cri traversa :

— Mourir…

Éternel vœu des âmes comblées que l’excès de leur félicité accable et penche vers le néant. Étienne attirait Jacqueline. Elle tressaillit. Elle ouvrit ses yeux hallucinés sur les meubles émergeant de l’ombre, les objets qui racontaient sa vie de chaque jour. Elle murmura la suprême prière :

— Oh ! pas encore… pas ici…

Et dans ce refus que l’amant respecta, elle renouvelait sa promesse, elle ratifiait son consentement.