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Page:Tinayre - La Rancon.djvu/265

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— Voyez comme la causerie nous a entraînés loin de madame Vallier… Mais je voulais vous montrer toute ma pensée, mon cher ami. Je sais tout excuser parce que je puis tout comprendre.

« S’il n’a rien deviné, il a tout pressenti, songea Chartrain descendant la rue Bara. Et il a voulu me prouver qu’il ne cesserait pas de nous estimer. Brave Moritz ! Il nous croit sortis de ces misères dont il parlait, après une faute lointaine, ancienne, rachetée par un courageux effort. Ah ! cet effort, il est impossible quand on aime comme j’aime avec une passion à brûler l’âme et le corps. Nous séparer volontairement ? Jamais, ah ! non, jamais ! Je veux bien souffrir, mais je ne puis vivre sans Jacqueline. »