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Page:Tissandier - La navigation aerienne 1886.djvu/134

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Le 26 décembre 1783 je fis à Montpellier, dans l’enclos des ci-devant Cordeliers, ma première expérience en m’élançant de dessus un ormeau ébranché, et tenant en mes mains deux parasols de trente pouces de rayon, disposés de la manière dont je vais l’indiquer. Cet ormeau présentait une saillie à la hauteur d’un premier étage un peu haut ; c’est de dessus cette saillie que je me suis laissé tomber.

Afin de retenir les deux parasols dans une situation horizontale sans me fatiguer les bras, je fixai solidement les extrémités des deux manches aux deux bouts d’un liteau de bois, de cinq pieds de long, je fixai pareillement les anneaux aux deux bouts d’un autre liteau semblable et j’attachai à l’extrémité de toutes les baleines des ficelles qui correspondaient au bout de chaque manche.

Il est facile de concevoir que ces ficelles représentent deux cônes renversés, placés l’un à côté de l’autre, et dont les bases étaient les parasols ouverts. Par cette disposition j’empêchais que les parasols ne fussent forcés de se reployer en arrière par la résistance de la colonne d’air. Je saisis la tringle inférieure avec les mains et me laissai aller la chute me parut presque insensible lorsque je la fis les yeux fermés. Trois jours après, je répétai mon expérience, en présence de plusieurs témoins, en laissant tomber des animaux et des poids du haut de l’Observatoire de Montpellier.

M. Montgolfier était alors dans cette ville, il en eut connaissance et répéta mes expériences à Avignon avec M. de Brante, dans le courant de mars 1784, en changeant quelque chose mon parachute, dont j’avais communiqué la construction à M. l’abbé Bertholon, alors professeur de physique.

L’Académie de Lyon avait proposé un prix d’après le programme suivant :

Déterminer le moyens le plus sûr, le plus facile, le moins dispendieux et le plus efficace de diriger à volonté les globes aérostatiques.