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Page:Tissandier - La navigation aerienne 1886.djvu/236

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La force ascensionnelle du ballon (6 500 livres) soutiendra la nacelle, les mécanismes, les instruments de physique et l’équipage.

Pour mieux étudier les courants atmosphériques et l’atmosphère en général, nous espérions nous élever et redescendre en comprimant plus ou moins, à l’aide de notre pompe, l’air contenu dans le ballon intérieur et dans le coussin de la nacelle.

Si nous trouvons un courant favorable, nous nous y maintiendrons en profitant de toute sa vitesse, qui peut dépasser cinquante lieues à l’heure. Dans un temps calme ou par un vent ordinaire, nous ferons marcher nos rames et nos mécanismes ; nous ne ferions plus alors que deux ou trois lieues à l’heure. Dans les deux cas, nous croyons être maître de la direction.

Nous sommes déjà arrivés à d’importantes modifications, que nous proposons d’exécuter en grands d’après des modèles construits dans nos ateliers, et dans lesquels la force humaine est remplacée par un agent beaucoup plus puissant.

Nous recevrons toujours avec reconnaissance, au nom de la science aéronautique, qui se trouve aujourd’hui dans des voies de progrès, les conseils et les réflexions de tous ceux qui s’y intéressent.

Le comte de Lennox ne réussit pas à mener à bien son projet grandiose. L’essai qu’il essaya d’entreprendre fut déplorable ; bien loin de pouvoir enlever ses voyageurs, le ballon ne pouvait pas se soutenir lui-même. On eut toutes les peines du monde à le transporter le 17 août 1834, jour de l’expérience, des ateliers de construction où il avait été gonflé, jusqu’au champ de Mars, où il devait s’élever. Il ne fut pas possible de faire partir le navire aérien l’Aigle ;