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Page:Tissandier - La navigation aerienne 1886.djvu/237

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il y eut alors des cris de fureur de la foule assemblée, on envahit l’enceinte de manœuvre, et le matériel fut mis en pièces.

Dupuis-Delcourt, qui avait été en relation avec Lennox, le jugeait pour un homme d’honneur et de bonne foi. Il se peut ; mais il lui manquait une instruction aéronautique suffisante et la pratique des ballons, sans lesquelles on ne saurait entreprendre de grandes constructions. M. de Lennox était riche, et il consacra sa fortune à ses malheureux essais de navigation aérienne. Le principe de son projet était rationnel, et la forme qu’il avait donnée à son navire aérien, était favorable à la propulsion mécanique.

Depuis Lennox, les projets d’aérostats allongés, munis de propulseurs, sont si nombreux qu’il serait absolument impossible d’en donner une énumération complète. Citons quelques projets qui ont plus spécialement attiré l’attention. Vers l’année 1850, MM. Sanson père et fils donnèrent une grande publicité à un projet de ballon qu’ils présentèrent comme la solution du problème de la navigation aérienne (fig. 66). Les brochures qu’ils publièrent en grand nombre, dénotent un médiocre esprit scientifique. Le ballon devait être seulement équilibré dans l’air, le moyen ascensionnel lui serait donné à l’aide de quatre ailes placées aux flancs ; le moyen de propulsion horizontale, consistait « en quatre roues creuses placées par paires, » le moyen de direction consistait en un gouvernail « faisant annexe aux