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Page:Tissandier - La navigation aerienne 1886.djvu/240

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de son inventeur, M… et les indications de notre maître à tous : le public.

D’autre part M. Turgan, qui a écrit un excellent petit ouvrage sur l’histoire de la locomotion aérienne, publiait dans la Presse la notice suivante :

À trois heures et demie, en présence de MM. Émile de Girardin, Louis Ferrée, de Fiennes, Bernard, etc., M. Jullien a apporté, d’abord dans le manège, puis dans l’amphithéâtre de l’Hippodrome, un petit aérostat, long de sept mètres, de forme oblongue, et ayant monté un mécanisme bien simple, de son invention, il a abandonné l’appareil qui s’est dirigé rapidement dans le sens désigné antérieurement.

Dans le manège, il n’y avait pas de courant d’air, la chose paraissait fort simple ; mais une fois dans l’amphithéâtre, notre étonnement fut au comble lorsque nous vîmes l’expérience se reproduire, malgré un vent sud-ouest fort marqué. L’aérostat se dirigea directement contre le vent. On recommença en divers sens, et toujours l’expérience réussit.

On a tant de fois répété qu’il était impossible d’arriver à un tel résultat qu’on se regardait les uns les autres, sans vouloir absolument croire au spectacle que l’on avait sous les yeux, et qu’il a fallu recommencer plusieurs fois ces manœuvres pour nous convaincre du fait.

Les essais de mouvement circulaire ont été tentés, mais l’enceinte était trop restreinte, et l’on ne pouvait agir que par le gouvernail. Cependant plusieurs de ces tentatives ont réussi. C’est, du reste, l’appareil le plus simple du monde : — une sorte de poisson cylindre à tête, en baudruche, et cerclé par un équateur en bois auquel vient s’attacher un filet supérieur.

Vers le tiers antérieur de l’appareil se trouvent deux petites ailes composées chacune de deux petites palettes