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Page:Tissandier - La navigation aerienne 1886.djvu/92

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possible de perfectionner ce qu’il a fait, et je suis persuadé que tous les physiciens seront de mon avis.

Mais, volera-t-il, ne volera-t-il pas ? diront encore les incrédules. Je pourrais répondre comme ces bonnes gens : je vous dirai cela ce soir ; mais je réponds franchement : je crois qu’il volera ; mais, je le répète, s’il ne vole pas il ne m’en sera pas moins démontré qu’il est possible de se diriger dans les airs.

Après ce premier article, le public eut quelques renseignements plus précis dans une notice spécialement consacrée au mécanisme de l’inventeur.

Extrait du Journal de Paris du mercredi 10 juin 1812.

À côté de la grande affiche de Tivoli, on en avait placé hier une seconde que les curieux lisaient avec beaucoup d’attention, et qui contient quelques renseignemens sur les moyens employés par M. Degen, et sur le degré de gloire auquel il aspire comme mécanicien. Nous allons transcrire textuellement cette affiche :

« C’est après avoir fait une étude profonde et réfléchie du mécanisme naturel du vol des oiseaux, que M. Degen a imaginé ce qu’il appelle sa machine à voler.

« Son travail est absolument calqué sur celui de la nature, et ses ailes ont la même forme et la même légèreté, proportion gardée, que celles des oiseaux. Il leur imprime le même mouvement et en obtient le même résultat, enfin il se dirige dans tous les sens, monte et descend à volonté et plane dans les airs avec une facilité et une vitesse telles qu’il peut faire 14 lieues en une heure, lorsqu’il n’est pas trop contrarié par le vent ; car alors son travail devient plus pénible et il est obligé de louvoyer. Tous ces mouvements s’exécutent sans aucune espèce de danger pour lui ni pour son appareil. Il arrive à terre aussi lentement qu’il le désire et repart de