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Page:Tissandier - La navigation aerienne 1886.djvu/93

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nouveau pour reprendre une nouvelle direction ; il vole ou s’arrête à volonté.

« Ses ailes, car on peut leur donner ce nom, ont 22 pieds d’envergure et 8 pieds et demi dans leur plus grande largeur. Chaque mouvement qu’il leur imprime déplace 150 pieds carrés d’air atmosphérique, et à chacun des battemens il pourrait enlever un poids de 160 livres, tandis que la force ascensionnelle du ballon dont il se sert n’est que de 90 livres environ : ce qui donne en faveur de ses ailes quand elles sont en mouvement une différence de 70 livres. Ce mécanicien observe que ce ballon ne lui est d’aucune utilité pour sa direction, mais il est obligé de l’employer comme contrepoids, pour le maintenir en équilibre et le soulager en même tems dans sa manœuvre ; du reste, il en est parfaitement le maître, et le force à suivre tous ses mouvemens.

« M. Degen, laisse aux Français l’honneur de la découverte sublime des ballons ; mais il réclame pour lui celle de la direction à volonté, que personne n’a encore pu trouver jusqu’à présent.

« En conséquence, il prie le public qui voudra bien l’honorer de sa présence, de ne considérer son expérience que sous le seul rapport de la direction, le ballon n’étant qu’un faible accessoire qui n’entre pour rien dans la composition ni dans le mécanisme de la machine dont il est l’inventeur. »

À ces détails, nous ajouterons que chacune de ses ailes déployée, et vue en dessus ou en dessous, a la forme de certaines feuilles d’arbres très connus, tels que le peuplier et le tremble.

Ces ailes sont formées de parties séparées destinées à imiter les plumes des oiseaux ; ce sont des bandes de taffetas montées sur des baguettes de rotang ou jonc, une foule de cordages bien déliés les font mouvoir au moyen de pièces principales.

Ces ailes sont fixées à une espèce de collier qui fait