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Page:Tissandier - Voyages dans les airs - 1885.djvu/43

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Le ballon, tel que nous venons de le décrire, est prêt à gravir l’espace quand il est gonflé de gaz hydrogène pur ou même de gaz de l’éclairage. En effet, le dernier de ces gaz a une densité de 0gr, 650, c’est-à-dire qu’un mètre cube dans l’air aura une force ascensionnelle de 730 grammes environ. Si notre ballon a 1 000 mètres cubes, il aura une force ascensionnelle de 730 kilogrammes. L’étoffe, le filet et la nacelle réunis ne pèsent guère plus de 200 kilogrammes ; il nous reste donc 530 kilogrammes pour le poids des voyageurs, du sable de lest et des organes d’arrêt.

Quand un ballon s’élève, il tend bientôt à se mettre en équilibre dans la couche d’air où il arrive ; mais une fois en équilibre, il a perdu une certaine quantité de gaz par l’appendice ; il en perd constamment de petites quantités, si, comme il arrive souvent, il n’est pas parfaitement imperméable ; en outre, il se refroidit, et le gaz, se contractant, est encore privé d’une partie de sa force ascensionnelle. Livré à lui-même, le ballon, après avoir atteint le sommet de sa course, tendrait immédiatement à redescendre et ne tarderait pas à revenir à terre. Pour empêcher cette descente, l’aéronaute allège sa nacelle ; il jette par-dessus bord un corps pesant qu’on appelle le lest, et qui se compose de sable tamisé. Ce