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Page:Tissandier - Voyages dans les airs - 1885.djvu/65

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Il lui tire des coups de canon, mais sans l’atteindre ; quelques soldats autrichiens sont frappés d’une terreur superstitieuse devant ce globe, qu’ils considèrent comme une œuvre diabolique ; parfois ils s’agenouillent et se mettent en prières devant un tel prodige.

Peu de temps après, le général Jourdan se dispose à aller investir Charleroi, où l’armée hollandaise se prépare contre la France à une rude résistance. Il donne l’ordre à Coutelle de transporter son aérostat, de Maubeuge à Charleroi, qui n’est pas éloigné de moins de douze lieues. Ce n’est pas une entreprise facile, mais malgré toutes les difficultés de la route, Coutelle arrive à bon port avec l’Entreprenant qu’il a fait transporter tout gonflé. Avant la fin du jour il dirige son ballon captif vers la ville, et fait une reconnaissance importante ; il a aperçu les assiégés et a pu donner des renseignements utiles sur leurs forces et leurs positions. Le lendemain l’aérostier de la République reste huit heures consécutives dans la nacelle, en compagnie du général Morelot ; le surlendemain, Charleroi capitule. La garnison hollandaise tout entière est faite prisonnière.

Quelques heures après, les Autrichiens accourent au secours de la place investie, mais trop tard !