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Page:Tissandier - Voyages dans les airs - 1885.djvu/78

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des accidents peuvent malheureusement survenir, que nos ballons ne résistent pas aux tempêtes, et qu’ils ne servent à rien quand le temps est couvert. Mais si Le jour de la bataille, le ciel est pur, il n’est pas douteux qu’ils donneront les plus précieux renseignements sur les mouvements de l’ennemi.

— Quel malheur ! dit le général, que je ne vous aie pas eu avec moi à Marchenoir ; l’ennemi avait si bien caché ses positions que je ne pouvais savoir d’où étaient lancés les obus qui accablaient mes soldats. Je suis monté sur un clocher, mais je n’ai pu m’élever assez pour dominer un rideau d’arbres qui arrêtaient mes regards. Vous en souvient-il ? ajouta le général en se tournant vers son aide de camp. Ah ! ce fut une rude et terrible journée ! »

Il y eut un moment de silence que rompit bientôt le général Chanzy.

« Votre ballon est gonflé ? me dit-il.

— Oui, mon général.

— Où est-il ?

— Près de l’usine à gaz, sur le bord de la Sarthe.

— Êtes-vous prêt à faire une ascension en ma présence ? Je serai curieux d’assister à vos expériences.

— Quand vous voudrez, général, mon frère et moi nous nous élèverons devant vous à 300 mètres de haut.