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Page:Tissandier - Voyages dans les airs - 1885.djvu/82

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Voici ce qu’écrivait à ce sujet un correspondant du Temps au moment du départ d’Hanoï pour Bac-Ninh : |

« Un moment les curieux du quai lèvent les yeux en l’air, les bateliers qui passent le fleuve s’interrompent de pagayer, les soldats qui ont déjà atteint l’autre rive retournent la tête pour contempler le spectacle, nouveau pour les Français autant que pour les Annamites, de ballons suivant une armée, tout gonflés. Deux aérostats ont été amenés d’Europe et remplis de gaz depuis quelques jours ; le premier, retenu par 200 mètres de cordes, servira à explorer le pays devant soi quand on sera en présence de l’ennemi ; le second contient le gaz destiné à suppléer aux déperditions du premier. Le lest placé dans la nacelle est calculé de façon à leur ôter toute force ascensionnelle. Quelques soldats suffisent à les tirer sur la route. L’escouade monte dans la baleinière, et les ballons, flottant par-dessus le passage du fleuve, traversent le courant à leur tour. »

Un peu plus tard le même correspondant donnait les détails suivants sur le ballon captif de notre armée :

« La brigade déborde le Truong-Son sur sa droite, et prend son ordre de combat. On amène le ballon, le capitaine Cuvelier monte dans la