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Page:Tissandier - Voyages dans les airs - 1885.djvu/91

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Ce système, tout à fait séduisant par la simplicité des manœuvres qu’il nécessite, offre un grand inconvénient : c’est qu’il dépend des conditions atmosphériques auxquelles on ne saurait commander à son gré. Or les courants superposés ne soufflent pas toujours dans la direction voulue ; en outre, ils constituent un état accidentel de l’atmosphère. S’il y a parfois, dans l’atmosphère, des courants superposés, il arrive très fréquemment aussi qu’il n’y en a pas et que l’air se déplace dans le même sens à toutes les altitudes. Lors de l’ascension à grande hauteur du Zénith, par exemple, la direction suivie par l’aérostat était à peu de chose près la même, depuis la surface du sol jusqu’à la hauteur de 8 000 mètres. Dans les vingt-six voyages aériens que j’ai exécutés, je n’ai constaté que cinq fois la présence de courants inverses dans l’atmosphère.

L’utilisation des fleuves aériens ne peut donc être mise à profit que dans certains cas particuliers ; elle ne permet en outre que la direction dans deux sens déterminés, et non dans tous les sens voulus, comme l’exige la véritable navigation aérienne.

À mesure que nous avançons dans l’examen des différents systèmes, nous voyons en quelque sorte se rétrécir les limites de la solution que