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Page:Tissot - L onanisme - Dissertation sur les maladies produites par la masturbation, 4e edition, Lausanne, 1769.djvu/121

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gré, de nouveaux principes des vices & des vertus ; tant sont vrais les vers du premier satyrique moderne.

Tout, suivant l’intellect, change d’ordre & de rang :
Ainsi c’est la nature & l’humeur des personnes,
Et non la qualité, qui rend les choses bonnes.
C’est un mal bien étrange au cerveau des humains[1].

Tant est exact le tableau que Lucrèce a tracé de cette union intime.

——— Gigni pariter cum corpore, & una
Crescere sentimus, pariterque senescerc mentem ;
Nam velut infirmo pueri, teneroque vagantur
Corpore ; sic animi fequitur sententia tenuis,
Inde ubi robustis adolevit viribus ætas,
Consilium quoque majus, & auctior est animi vis :
Post ubi jam validis quassatu’st viribus ævi
Corpus, & obtusis ceciderunt viribus artus ;
Claudicat ingenium, délirât linguaque, mensque,
Omnia deficiunt, atque uno tempore defunt.
Quin etiam morbis in corporis avius errat
Sæpe animus, dementit enim, delitaque fatur.[2].

L’observation nous apprend également que, de toutes les maladies, il n’y en a point qui affectent l’âme plus

  1. Regnier, satyre 5.
  2. De natura rerum, l. 4, v. 446.