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Page:Tissot - L onanisme - Dissertation sur les maladies produites par la masturbation, 4e edition, Lausanne, 1769.djvu/120

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ment, ou plutôt ce qu’on ne comprend point du tout, c’est cet affoiblissement prodigieux des facultés de l’ame. La solution de ce problême tient à la question insoluble pour nous, de l’influence des deux substances l’une sur l’autre, & nous sommes réduits à l’observation des phénomènes. Nous ignorons, & la nature de l’esprit & celle du corps ; mais nous sçavons que ces deux parties de l’homme sont intimement unies, que tous les changements que l’une éprouve sont ressentis par l’autre : une circulation un peu plus ou moins vîte, un sang un peu plus ou moins épais, quelques onces d’aliments de plus ou de moins, la même quantité d’un aliment plutôt que d’un autre, une tasse de café au lieu d’un peu de vin, un sommeil plus ou moins long ou tranquille, une selle un peu plus ou moins abondante, une transpiration trop forte ou trop foible, changent du tout au tout notre façon de voir & de juger les objets : d’une heure à l’autre, les révolutions de la machine nous font sentir & penser différemment, & nous font, à leur