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Page:Tissot - L onanisme - Dissertation sur les maladies produites par la masturbation, 4e edition, Lausanne, 1769.djvu/128

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de prendre des aliments & de la boisson : si l’on en prend plus que ces sensations n’en exigent, le surplus nuit au corps & l’affoiblit. Le besoin d’aller à la selle & d’uriner sont également marqués par de certaines conditions physiques ; mais la mauvaise habitude peut si fort pervertir la constitution des organes, que la nécessité de ces évacuations cesse d’être dépendante de la quantité des matières à évacuer. L’on s’assujettit à des besoins sans besoin ; & tel est le cas des masturbateurs. C’est l’imagination, l’habitude, & non pas la nature, qui les sollicitent. Ils soustraisent à la nature ce qui lui est nécessaire, & ce dont, par là même, elle se gardoit bien de se défaire. Enfin, en conséquence de cette loi de l’économie animale, que les humeurs se portent là où il y a irritation, il se fait au bout d’un certain temps un afflux continuel d’humeurs sur ces parties : il arrive ce qu’Hippocrate avoit déjà observé, quand un homme exerce le coït : les veines séminales se dilatent & attirent la semence[1].

  1. De natura pueri, text. 22, Foes. p. 142.