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Page:Tissot - L onanisme - Dissertation sur les maladies produites par la masturbation, 4e edition, Lausanne, 1769.djvu/129

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On peut remarquer ici que l’onanisme a un danger particulier pour les enfants avant le temps de la puberté : il n’est pas commun, heureusement, de trouver des monstres de l’un ou de l’autre sexe, qui en abusent avant cette époque, mais il ne l’est que trop qu’ils abusent d’eux-mêmes ; un grand nombre de circonstances les éloignent d’un commerce débauché ou le modèrent ; une débauche solitaire ne trouve point d’obstacle & n’a point de bornes.

Une seconde cause, c’est l’empire que cette manœuvre odieuse prend sur les sens, & qui est bien peint dans l’Onania Anglois. Cette impudicité, dit-il, n’a pas plutôt subjugué le cœur, qu’elle poursuit le criminel partout ; elle s’en saisit, & l’occupe en tout temps & en tout lieu : au milieu des occupations les plus sérieuses, des actes de Religion même, il est en proie aux desirs & aux idées lascives qui ne l’abandonnent jamais[1]. Rien n’affoiblit autant, que

  1. Pag. 17. L’on trouve un très-beau morceau sur la force & les dangers des habitudes voluptueuses dans le nouveau Traité de M. Pujatti, Professeur à Padoue, & célèbre dès long-temps par d’excellents ouvrages, De victu febricitantium, p. 60.