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Page:Tissot - L onanisme - Dissertation sur les maladies produites par la masturbation, 4e edition, Lausanne, 1769.djvu/130

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cette tension continuelle de l’esprit, toujours occupé du même objet. Le masturbateur, uniquement livré à ses méditations ordurieres, éprouve à cet égard les mêmes maux que l’homme de lettres qui fixe les siennes sur une seule question ; & il est rare que cet excès ne nuise pas. Cette partie du cerveau, qui se trouve alors en action, fait un effort qu’on pourrait comparer à celui d’un muscle long-temps & fortement tendu : il en résulte, ou une telle mobilité, qu’on ne peut plus arrêter le jeu de cette partie, ni par là même détourner l’ame de cette idée, c’est bien le cas des masturbateurs ; ou une incapacité d’action. Epuisés enfin par une fatigue continuelle, ces malades tombent dans toutes les maladies du cerveau, mélancholie, catalepsie, épilepsie, imbécillité, perte des sens, foiblesse du genre nerveux, & une foule de maux semblables[1]. Cette cause fait un tort infini à plusieurs jeunes gens, en ce que, lors même que leurs facultés ne sont pas encore éteintes, l’usage en est perverti. Quelle que

  1. Voyez Gaubh Institutiones pathologicæ §. 525.