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Page:Tissot - L onanisme - Dissertation sur les maladies produites par la masturbation, 4e edition, Lausanne, 1769.djvu/144

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comme un usage, les plus coupables sur cet article n’en font pas mystere, & ne se doutent pas même qu’ils puissent en être plus méprisés. Quel est le masturbateur qui ose avouer son infamie ? Et cette nécessité de s’envelopper des ombres du mystere ne doit-elle pas être, à ses propres yeux, une preuve du crime de ces actes ? Combien n’en est-il pas qui ont péri pour n’avoir jamais osé révéler la cause de leurs maux ? On lit dans plusieurs lettres de l’Onania, j’aimerois mieux mourir que de paraître devant vous après un tel aveu. L’on est en effet, & l’on doit être infiniment plus porté à excuser celui qui, séduit par ce penchant que la nature a gravé dans tous les cœurs, & dont elle se sert pour conserver l’espece, n’a de tort que celui de ne pas s’arrêter au point limité par la loi, ou par la santé ; c’est un homme emporté par la passion qui s’oublie : l’on est bien plus porté à le justifier, que celui qui pèche en violant toutes les loix, en renversant tous les sentiments, toutes les vues de la nature. Sentant combien il devroit être en horreur à la société, s’il en