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Page:Tissot - L onanisme - Dissertation sur les maladies produites par la masturbation, 4e edition, Lausanne, 1769.djvu/263

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laissa les remèdes, reprit son ancien train, la foiblesse & les douleurs se dissiperent bien vîte.

Mais qu’on se garde bien de conclure de cette observation l’inutilité du précepte des plus grands maîtres en chirurgie, qui, fondés sur d’autres observations, interdisent sévérement le coït aux blessés ; il n’y a point de praticien qui n’ait pu se convaincre par soi-même combien il leur est nuisible. J’en rapporterai un seul exemple dans lequel la masturbation fut mortelle, & dont G. Fabrice de Hilden nous a conservé l’histoire. Cosme Slotan avoir coupé la main à un jeune homme qui l’avoit eu meurtrie par un coup de feu ; comme il le connoissoit très-ardent, il lui défendit sévérement tout commerce avec sa femme, qu’il avertit aussi du danger. Mais quand tous les accidents furent dissipés, & que la guérison étoit en bon train, le malade se sentant des désirs auxquels sa femme ne voulut pas répondre, il se procura, sans coït, une émission de semence, qui fut immédiatement suivie de fièvre, de délire, de convulsions, & d’autres accidents violents,