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Page:Tissot - L onanisme - Dissertation sur les maladies produites par la masturbation, 4e edition, Lausanne, 1769.djvu/289

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l’érection, nimis citam, il en donne deux causes ; 1°. le relâchement des vésicules séminales ; 2°. une liqueur séminale trop bouillante, trop spiritueuse & trop abondante ; c’est dans ce cas qu’il ordonne l’opium[1]. Mais à quel titre ? L’opium, dont la vertu aphrodisiaque est si bien démontrée, vertu qu’Ettmuler lui-même indique, & dans son petit ouvrage sur ce remède, & dans l’endroit même où il donne ce conseil, ne peut qu’augmenter la cause de la maladie, & par-là même en aggraver les symptômes. Les cas où il est utile, c’est au contraire quand les humeurs sont crues, ténues, aqueuses, & les nerfs en même temps excessivement mobiles. L’on sçait qu’il remédie à ces différents accidents, qu’il suspend l’irritabilité, & qu’il arrête toutes les évacuations, excepté la transpiration. Mais, on ne peut trop le redire, l’on doit être attentif à ne l’ordonner qu’à propos, sans quoi il deviendroit nuisible. M. Tralles, dans son excellent ouvrage sur ce remède, nous fournit une observation, & l’on en trouve de sembla-

  1. Colleg. pract. speciale. c. 2, t. 1, p. 459.