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Page:Tissot - La Capucinière, ou le bijou enlevé à la course, 1820.djvu/17

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ix
AVANT-PROPOS.


parler des mœurs qu’il n’a pas assez respectées, dira-t-on. Nous ne pensons pas qu’en chantant des capucins, il ait eu la prétention de faire un cours de morale. Quoi qu’il en soit, son ouvrage n’en est pas entièrement dépourvu, et il nous serait facile de le prouver. Mais examinons si ceux qui ont écrit dans le même genre, ont été plus réservés que lui. Sans parler des productions des anciens, et en nous restreignant à celles des écrivains de nos jours et de notre pays, nous verrons que l’auteur de la Capucinière a été bien moins libre que ses maîtres.

Dans la Pucelle, Jeanne aux prises avec le Muletier et Grisbourdon, aux prises avec son âne brûlant d’amour pour elle ; dans la Guerre des Dieux, la Parodie de la Passion de Notre Seigneur, la Chapelle des Claques, les Exploits de Priape et de ses Satyres ; dans les Bijoux indiscrets et dans Parapilla, les Aveux des Bijoux, les Fredaines de Parapilla ; enfin dans les Contes de Lafontaine, les Trois Commères, le Berceau, &c. ; toutes ces scènes ne sont-elles pas bien plus indécentes que celles de la Capucinière ? Cependant ces ouvrages se vendent publiquement et par-tout.

Au surplus, si notre auteur a présenté quel-