Aller au contenu

Page:Tissot - La Capucinière, ou le bijou enlevé à la course, 1820.djvu/51

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
25
Chant troisième.




CHANT TROISIÈME.


Corrigez-vous, Muse, corrigez-vous ;
Au nom de Dieu, prenez plus d’équilibre ;
Dans vos discours, vous êtes par trop libre.
On en murmure ; et les sots en courroux,
Jurent déjà qu’ils me feront occire.
A quoi sert-il de les désespérer ?
Ignorez-vous que pour avoir fait rire,
Plus d’une muse est réduite à pleurer ?
Eh ! que vous font ces animaux vulgaires ?
A la bonne heure, on peut s’en amuser ;
Mais gardez-vous de les scandaliser
En plaisantant du culte de nos pères.
Tout dans ce monde a son utilité.
Laissez en paix leur sainte trinité :
On sait fort bien qu’un si plaisant mystère
Est tout au moins une folle chimère.
Laissez en paix et leur Vierge-maman,
Et Saint-François et Saint-Pierre et Saint-Jean.