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Page:Tissot - La Capucinière, ou le bijou enlevé à la course, 1820.djvu/57

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Chant troisième.


Las ! père Jean, honteux de sa disgrâce,
Ne savait trop s’il l’avoûrait ou non.
Un capucin ne manque pas d’audace ;
Mais sur l’article il est souvent Gascon,
Et convenir d’avoir trompé l’attente
D’une pucelle amoureuse et charmante,
C’est un aveu que le plus déhonté
Ne ferait pas sans rougir de lui-même.

« — Ah ! je le vois, dit Albin enchanté
De l’embarras du nouveau Nicodème,
Tu te répens de ta témérité.
Allons, mon frère, Albin est un bon diable ;
Oublions tout, et reprends ta gaîté.
Quoiqu’on en dise, après avoir raté,
Un capucin peut être encore aimable.
N’en parlons plus, et viens te mettre à table. »

C’était la règle, on sonnait l’Angelus,
Et l’on voyait voler au réfectoire,
Un marmiton qui se couvrait de gloire
En leur servant un repas de Crésus.
Quoique quêteurs, vous pouvez bien m’en croire,