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Page:Tissot - La Capucinière, ou le bijou enlevé à la course, 1820.djvu/74

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La Capucinière.

Et, tout-à-coup, prêt à chanter victoire,
Triste et confus, sans vigueur, il tombait.

« Bien ! dit le Saint, les prenant sur le fait,
Ah ! mes gaillards, vous manquez de mémoire.
C’est bon, c’est bon ; mais moi j’en ai pour tous ;
Et désormais, cherchez qui vous soutienne.
J’étais venu pour finir votre peine ;
Je ne veux plus qu’on me parle de vous ;
Adieu. Bientôt vous saurez s’il est doux
D’être l’objet de la plus grande haine
Qu’un Saint conçut dans son juste courroux. »
Il dit, et veut sortir du monastère ;
Mais père Albin le retient par un bras.

« Très-saint Patron, calmez votre colère ;
Ah ! s’il vous plaît, ne nous condamnez pas
Sans être sûr que nous soyons coupables.
Mais admettons que nous le soyons tous,
Vous le savez tout aussi bien que nous,
L’intention peut nous rendre excusables.
Or, apprenez qu’en cette occasion
Nous avons eu très-bonne intention.