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Page:Tissot - La Capucinière, ou le bijou enlevé à la course, 1820.djvu/75

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Chant quatrième.

Au fond d’un cloître, ainsi que dans le monde,
Règne un tyran que personne ne fronde
Impunément. De tout il est moteur.
Bon gré, malgré, chacun, à sa manière,
Aveuglément l’encense et le révère.
Le fastueux le met dans la grandeur ;
Le conquérant, à dépeupler la terre ;
Le philosophe, à rire à nos dépens ;
Le libertin, à tromper l’innocence ;
Et nous enfin, quoique le sage en pense,
A maintenir, en tous lieux, en tout temps,
L’opinion que l’insensé vulgaire
Veut bien avoir d’une Capucinière.
Ce tyran donc, que l’on appelle Honneur,
En nous soufflant son poison enchanteur,
Nous a forcés de manquer de mémoire.
Mais, ô grand Saint ! le pourrez-vous bien croire ?
La jeune Églé, malgré cette impudeur,
En ce moment est encore pucelle. »

Ainsi parla le révérend Albin ;
Et Saint-François demeurait incertain.