Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol24.djvu/130

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que tous sont réchauffés par le même soleil, et profitent de la même pluie ; que Dieu ne fait pas de différence entre les peuples et prodigue le même bien à tous les hommes ; que les hommes doivent agir entre eux sans distinction de nationalité et non comme les païens, qui se divisent en nationalités distinctes.

Ainsi, de tous côtés, se confirmait pour moi le sens simple, important, clair, pratique, des paroles de Christ. Bien plus, au lieu d’une règle obscure et vague, je trouvais une règle claire, précise, importante et facile à pratiquer : ne pas faire de différence entre son peuple et l’étranger, et s’abstenir de tout ce qui résulte de cette différence, de l’hostilité envers les étrangers, des guerres, de la participation à la guerre, de tous préparatifs de guerre ; mais établir avec tous, quelle que soit leur nationalité, les mêmes rapports qu’avec ses compatriotes.

Tout cela était si simple et si clair que je me demandais avec étonnement comment je ne l’avais pas compris du premier abord.

La raison de mon incompréhension dans ce cas était la même que pour la proscription des tribunaux et du serment. Il est très difficile de comprendre que ces tribunaux inaugurés par des Te Deum chrétiens, bénits par ceux qui se considèrent les gardiens de la loi du Christ, que ces mêmes tribunaux soient incompatibles avec la religion de