Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol26.djvu/168

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Pour améliorer leur situation, les Fidjiens s’adressèrent de nouveau à l’Angleterre ; dans une nouvelle supplique couverte d’un grand nombre des signatures des indigènes les plus éminents, ils demandèrent à l’Angleterre de les prendre pour sujets. Cette supplique fut remise au Consul britannique. Vers la même époque, l’Angleterre, grâce à des expéditions scientifiques, avait réussi non seulement à étudier, mais même à mesurer les îles et à évaluer les richesses naturelles de ce beau coin du monde. Pour toutes ces raisons, cette fois, les pourparlers furent couronnés d’un plein succès et, en 1874, au plus grand mécontentement des planteurs américains, l’Angleterre entra officiellement en possession des îles Fidji, qu’elle joignit à ses colonies. Kakabo est mort et ses héritiers ont reçu une petite pension. L’administration des îles fut confiée à Sir Robinson, gouverneur de la Nouvelle-Galles du Sud. La première année de leur annexion à l’Angleterre, les îles Fidji n’avaient pas d’autonomie et se trouvaient sous le pouvoir de Sir Robinson qui nomma un administrateur. En prenant possession des îles, le gouvernement anglais avait à résoudre un problème difficile, celui de satisfaire aux espérances les plus diverses qu’on fondait sur lui. Les indigènes, qui avaient tant compté sur l’abolition de la capitation, odieuse pour eux, et les colons blancs (en partie américains) qui se montraient mé-